lundi 23 juin 2008

Marrakech-Agadir en passant par Douirane

(Douirane vers 1956)


Je passe devant le village de Douirane sans le savoir, arrivé à Imintanaoute, je m’arrête à une gendarmerie pour demander et commencer mon enquête. J’explique mon passé. Trois ou Quatre gendarmes s’apitoient sur mon sort, l’un d’eux demande à une vieille bonne présente dans une autre salle
« Tu connais toi une usine d’huile d’olive à Imintanaoute ?
Elle cherche et ne semble rien trouver dans ses souvenirs perturbés de vielle dame. Ils semblent aimer mon histoire alors ils m’aident. Un gendarme qui parle bien le français, me prend en main et cherche. Rien à Imintanaoute ne correspond à ma recherche, il y a bien une usine à huile d’olive qui fonctionne, mais cela ne correspond pas trop a votre description, me dit l’un d’eux, il m’indique le chemin un peu en français une peu en Marocain. Je lui répond, il rigole, ce n’est pas bon signe, il m’a dit que j’avais un bon accent, modestement je lui ai répondu que mon Marocain s’en est allé malheureusement depuis plus de 40 ans.
J’y vais. Je me perds, je n’ai rien compris à ses explications, j’ai voulu faire le malin en baragouinant quelques mots de Marocains, et pourtant la musique était là
Sur le chemin, un vieux monsieur sur son âne résigné de carte postale, nous croise. Je lui demande ou est l’usine à huile, il ne comprend pas le français, pas un mot. Je dois me lancer, je ne sais pas nager le marocain, mais si prêt du but comment ne pas se jeter a l’eau, et plonger.
Il m’écoute et je suppose qu’il comprend quelques mots, c’est mieux que moi qui ne comprends rien à ses réponses, pourtant l’usine n’est pas loin, je le sens, je pense le comprendre. Alors il se propose de nous y amener, il fait faire demi tour à son âne, le revoilà parti en sens contraire de son chemin. Il a le temps. Le proverbe berbère dit « les pressés sont déjà morts » il passe devant. La Renault Logan suit patiemment derrière l’âne, nouvelle et future carte postale. Ce sera là dés le premier jour un des nombreux geste d’amitié révélateur de ce peuple si serviable. Nous arrivons. Rien ! Je ne reconnais rien, ce n’est pas là, il manque trop de chose à mes souvenirs, pourtant je suis sur de mes souvenirs de gosse et des photos noir et blanc qui défilent devant moi. L’usine, la maison, la pente. Myriam me dit
« Il y a 40 ans Patrick penses y »

(c'est moi qui prends le bain dans la cour de la maison de Douirane)
Ce n’est pas là ! J’en suis presque sûr. Je cherche un indice, j’ai tellement envie que ce soit là, mais en même temps je serai déçu que ce lieu soit ma jeunesse, ça ne ressemble en rien à mes souvenirs. Et j’ai confiance en mes souvenirs.
Le petit vieux, fait faire demi tour à son âne et s’apprête à s’en aller. Je m’approche de lui et lui serre la main avec quelques pièces dans la main, il refuse, je suis gêné, il n’a rien demandé, il a fait cela pour son plaisir, pas pour mendier
Je dois lui expliquer que ce n’est pas mendier, je voulais juste l’aider à un peu à mieux vivre quelques jours, quelques temps. Mes yeux, mes gestes, arrivent malgré tout à le convaincre. Je lui dis que c’est à moi qu’il fera plaisir en acceptant, il accepte donc. Je viens de prendre ma première leçon d’européen. On peut rendre service sans rien attendre en échange, meme si l’on manque de tout, sauf de son honneur, et ce petit vieux au visage fier et souriant en avait à revendre de l’honneur. Comme tous ceux de sa race.
Nous retournons chez les gendarmes pour lui expliquer que cela ne ressemble à rien à ce que je pense être l’usine de mon père. Mais entre temps notre ami avait téléphoné à des amis, il me dit
« A Douirane il y a une usine d’huile d’olive en ruine elle appartenait au français et au juif »Je frémis" (a suivre)

Le pitchou c'est moi, avec le camion de mon papa en 1958 regardez la porte il y a ecrit" huilerie cooperative"

27 commentaires:

lyliane six a dit…

Que, c'est dur de ne rien reconnaitre ou de tout retrouver en ruines! Quand je suis allée la dernière fois dans le Nord (de la France) ils étaient entrain de démolir la cour où vivait mon arrière grand mère et pour la dernière fois je me suis mise à courir pour la revoir. Heureusement que les images restent dans nos cœurs.

Pas a pas a dit…

Bonjour lyliane
Du passé doit on retenir les murs ou les souvenir; si les murs n'existent pas les souvenirs eux sont ineffaçables
Bises
Patrick

hpy a dit…

Il arrive un moment où on a envie de retourner aux sources. Pas pour y rester; ce serait probablement difficile d'ailleurs, mais on a peut-être tout simplement envie de retourner au temps de l'insouciance, l'enfance.
(Pour pouvoir mettre des photos plus grandes j'ai du modifier le code html de mon modèle de blog - j'y suis allée au pif.)

Pas a pas a dit…

Bonjour hpy
Merci de ta réponse, sans doute oui cherchons nous le temps de l'insouciance, pour moi c'est aussi traverser l'océan en sens contraire, celui qui il y a 42 ans me voyait pleurer
Je ne suis pas déçu
Pour le blog ou as-tu changé les htlm
A bientôt

lyliane six a dit…

Je regardais ce matin mes photos, d'il y a 2 ans, du Maroc, j'ai vraiment envie d'y retrouner bientôt.Bon week end.

Pas a pas a dit…

lyliane
ne te poses pas de questions va y
moi j'ai attendu 42 ans et je ne fais que le regretter
amities
patrick

Cergie a dit…

Tu vois, c'est pour cela que je n'ai pas osé prendre de photo des gens en Chine l'année dernière, pour ménager leur fierté, alors que cela m'était égal en Californie.
Les gens qui manquent de tout, comme tu dis, il leur reste leur fierté et c'est énorme.

Quelle belle photo de toi dans cette bassine d'eau chauffée au soleil ! Sûrement pas seulement pour l'hygiène ce bain, mais aussi pour le plaîsir et la détente
Je pense que c'est ta maman sur la photo de famille ? Elle ressemble beaucoup à une amie que je n'ai pas vue depuis très longtemps. Elle était très douce et une remarquable conteuse.

Mon père disait qu'il ne faut pas revenir sur ses souvenirs. Je ne crois pas : toi tu es jeune, tu as encore beaucoup de souvenirs à engranger, si tu es déçu par ceux là, tu t'en remettras. Tu sais que la vie avance.
Ce n'est pas la même chose pour une vieille personne.

vincent a dit…

Sympas les gendarmes marocains!!!
Fais ça avec les nôtres du seras pas déçu!!! J'en sais quelques chose.je veux parler de ceux de maintenant. Ils ont autre chose à faire que du "social".

Mariam a dit…

Bonjour ,

Ca me fait très plaisir de voir ces photos de Douirane , car mes parents sont originaires de la-bas et quand je leur ai montré ces photos , ils étaient émus !!
Pour ma mère cela l'étonnait beaucoup car sur l'une des photos on voyait la mosquée et jusqu'à maintenant elle est encore là toute en état , deplus voir que cette photos à été prise en 1956 , cela laisse dire que mon père avait à peine 6 ans!!!
En fait mon père m'avait dit que votre père connaissait sûrement son père . En voyant la photos où vous preniez votre bain , ma mère a cru reconnaitre l'un des mur de cette maison qui ressemblaient à ceux d'un souk .

C'est un très bon souvenir , c'est toujours émouvant de revenir pas à pas dans le passé en voyant ces photos !!!

mes salutations .

Pas a pas a dit…

bonjour mariame
il faut m'en dire plus sur tes parents et la possibilite ce converser tous les deux
merci du message et a bientot
amities
berberes
patrick

Mariam a dit…

Bonjour ,

Au fait , la coopérative d'huilerie se situerai-t-elle à Douirane ? car mes grands-parents habitaient juste à côté et faisaient partie de la coopérative , ils livraient des olives .Je me permet aussi de vous demander en quelle année avez-vous quitté Douirane .
Mes salutations ,

Mariam

Pas a pas a dit…

bonjour mariame
nous avons quitté l'huilerie en 1959 environ
si ton pere livrait des olives ,il a du connaitre aussi mon pere
ce serai drole de se retrouver comme cela
au plaisr de te relire
as tu un blog
amities
patrick

Mariam a dit…

Bonjour ,

En fait il ne s'agissait de mon père mais mon arrière grand-père paternel .Par contre mon père doit avoir le même que vous , il est né en 1950 .De plus mon père se rapellait en voyant vos photos deux de vos camions de la coopérative d'huilerie lorsqu'il était jeune .
Malheureusement je n'ai pas de blog , par contre j'ai une adresse du type "msn" ainsi vous pourrez converser avec mon père : mariamdu67@msn.com

Mes amitiés

Mariam .

Pas a pas a dit…

bonjour mariam
est il indiscret de vous demander ou vous vivez actuellement
je vous ai fais parvenir mon mail personne, pour continuer a echanger
si vous voulez en savoir plus sur Douirane, je viens de treminer un roman sur la vie de mon pere, sur un autre blog, j'y ai mis quelques extraits sur notre vie au maroc
http://moto-rando.blogspot.com/

amicalement
patrick

jugj a dit…

bonjour a tous je suis tomber sur ces magnifique foto de douirane elle s sont superbe justement jabite a cet endroit meme normalement sa sapelle IDOUIRANE et non pas douirane enfin bref ji vé chake annee et c trop bien voila ci kelkun conné cet endroit ki me le fasse savoir

jugj a dit…

bonjour a tous je suis tomber sur ces magnifique foto de douirane elle s sont superbe justement jabite a cet endroit meme normalement sa sapelle IDOUIRANE et non pas douirane enfin bref ji vé chake annee et c trop bien voila ci kelkun conné cet endroit ki me le fasse savoir

Pas a pas a dit…

bonjour
oui j'ai deux contacts qui m'ont ecris apres cet article
quand a moi mon pere a travaillé a douirane a l'usine et moi j'y suis né en 1954
j'ai ecris un livre sur cette periode
il se nomme" quand je serai grand, je ferai berbere"
il est en vent en librairie
si vous voulez des infos ecrivez moi a
pas-a-pas@club-internet.fr
amities
patrick

jugj a dit…

ok mais il nya pas duisine a douirane!!

Pas a pas a dit…

bonjour jugj
il y avait une usine a douirane qui est en ruine aujourd'hui comme le montre les photos
cette usine a l'epoque faisait de l(huile d'olive, je l'ai vue cet ete en ruine
dommage a bientot

IDOUIRANE a dit…

bonjour,

je te remercie de ses belles image, en fait moi je suis de douirane, juste à coté de cette usine je suis étudiant en France depuis 2002, franchement ça me fait plaisir

Pas a pas a dit…

bonjour IDOUIRANE
as tu un blog? si oui merci de me donner son lien
merci pour ce commentaire
c'est drole comme cette usine a marquée les esprits, deux personnes m'ont contactées pour en savoir plu.
Elle semble faire partie de la memoire collective de ce village
et moi j'y suis né.
de cette histoire est né un livre publié en ce momment qui se nomme "quand je serai grand, je ferai berbere"
a bientot, j'espere que tu reviendras
ou es tu en france
moi dans le sud a carcassonne

nkidnki a dit…

Salut Douiraniens,
C'est vraiment émouvant à voir ces photos;Ca me rappelle aussi mon enfance dont une partie est vécu dans ce monument avant qu'il soit ruine par la suite.Il y avait tout comme on l'a abandonné à son sort.On y jouait le jour et la nuit on ne pouvait s'en approcher:on disait qu'il est hanté,des Djinns ont été entendu danser!!!A l'époque,c'était l'endroit idéal pour faire l'école buissonnière ou fumer sa première cigarette sinon ses premiers pas de délinquance.
A l'entrée du bâtiment,il y avait un camion de même type que sur la photo.En descendant l'escalier, c'est l'unité de broyage et de pressage;tout est là;de grandes poulies et courroies de transmission, des rondelles en brins de pin ou je ne sais quoi et aussi des caves pour stockage.ça marchait avec l'ectricité.il y avait aussi un groupe électrogène.Le meilleur de tout ça,c'était l'architecture,on avait pensé à tout. Même les cigognes ont pris les cheminées pour leurs nids et la petite rivière qui passe à coté du pont de pesage et sous l'usine raconte encore des souvenirs,des meilleurs;on traversait ce tunnel à la nage...
à suivre

nkidnki

Pas a pas a dit…

BONJOUR
MERCI BEAUCOUP DE CE COMMENTAIRE? JE ME REVOIS L4ANN2E DERNIERE AVEC TOUS LES GAMINS QUI ME RACONTAIENT L4HISTOIRE DE CETTE EMOUVANTE USINE
IL SEMBLE QUE BEAUCOUP A AIMER CE LIEU QUI DEVIENT MYTIQUE
MON PERE AIMAIT CE BOUT DE MAROC COMME SON PAYS
MERCI DE CONTINUER A ME RACONTER ENCOIRE CETTE HISTOIRE MON HISTOIRE PUISQUE JE SUIS N2 A CETTE USINE
J AI ECRIS DEPUIS UN LIVRE QUI RELATE ENTRE AUTRE L4HISTOIRE DE CETTE USINE ET DE NOTRE VIE AU MAROC

A BIENTOT

nkidnki a dit…

Bonjour,
L'histoire continue avec le défilement des souvenirs et des images.Je ne vais pas les raconter sans citer un personnage qui a aussi marqué l'histoire de cette huilerie;il en a fait sa forteresse,son coin idéal.Il a fermé toutes les portes et fentres en les batissant, il a écrit des versets de coran sur les murs.On disait qu'il est fou.Certes parce qu'il est different des autres, il pensait autrement.il a appris le coran par coeur et savait plus qu'eux.il vivait seul,ses unique compagnons:une radio des années 70,une peau de mouton pour s'assoir dessus et une longue pipe pour fumer le "kif".Il était

nkidnki a dit…

Il était fou por tout le monde.Dans sa baraque où il vivait, il avait ramassé les choses qu'il trouvait bonnes de l'usine et de la maison où vivait les parents de Patrick.S'il était encore là,je suis sùr que tu trouveras-Partick-une ou deux affaire qui t'appartenaient.Cet homme qui n'avait pas trouvé une attention quelconque de la commune rurale de douirane(ou des douiraniens)envers ce batiment avait dù agir ainsi,peut-etre comme s'il savait que l'huilerie deveindrait comme ça:abondonnée,saccagée,ruinée.Meme la commune n'a pas eu l'idée de la conserver et d'en faire une maison de jeunesse où paurraient tous les gamins que t'as rencontrés passer leur temps dans l'utilité et écrire une partie de son histoire.C'est l'histoire de nous tous douiranien y compris toi Patrick;toi tu l'as vu encore en vie,nous l'avons vu mourir petit à petit.c'était une joie pour nous enfants à l'époque de jouer sur ces lieux.C'est pourqoui notre"fou"la méditait autrefois.Je le comprends maintenant.Ce fou n'est que"si Mohmed ou Hmad".S'il était encore là,il aurait dù enrichir cette histoire.Je crois que les douiraniens me donneront raison de citer cette personnalité unique dans son genre si j'ose dire. La fin des années 60 et le début des années 70 étaient remarquables,c'éatit un peu l'age d'or pour nous.Douirane porte sa renomée grace à cette huilerie.c'était parmis les premiers village électrifié grace à cette huilerie.
La petite maison dans le vaste jardin où t'avait pris la photo en baignoire était un symbole pour quelques uns,ils y ont passés une partie de leur vie."je les connais".c'était une maison pas comme les autres baties à la terre.L'age d'or et "si mohmad ou hmad" j'en reviendrai la suite...
à suivre

Unknown a dit…

salut à tous
je suis trés heureux de contacter des gens qui s'occuppe d'histoire de ce petit village Idouirane.
je veux tirer votre attention, comme un des jeunes de la régions d'Imintanout, qui s'occupe d'histoire de cette régions, qu'ily avait des resources référencielles sociologiques et historiques qui peuvent contribuer à eclércir cette période
je cite
- les archives de la direction des affaires indigénes française au maroc.
-la monographie de douirane élaborer par la méme direction dans les annés vingtaines.
- le livre du sociologue Robert Montagne nommé "Les berbéres et le makhzen dans le sud du Maroc" qui avait citer ces resources dans la liste des références de son livre.
- quelques articles de Jacke Berque l'ancien controleur civile français à Imintanout dans les années cinquantaines.
et merci bien
Mohamed Akdime
Imintanout
akdime@gmail.com

Pas a pas a dit…

merci akdin,e de ces commentaires
je serai a douirane l'année prochaine en mai
je laisserai un message sur =ce blog pour tenter de vous rencontrer tous
mes amities